Briller dans un concours national est une chose, remporter deux prix en est une autre ! Solenn Denigot, élève en Terminale STHR au lycée Sainte-Anne, a réalisé un exploit en décrochant à la fois le Trophée National Royal Picardy et le Grand Prix de l’Hébergement lors de la compétition qui s’est tenue au Touquet.
« Et devant tout le monde, ils ont annoncé qui était la deuxième, puis la première, et là, c’était clairement un choc ! Je n’ai pas réalisé sur le moment !«
Entrez dans les coulisses de ce concours à travers son interview exclusive !






Solène Denigot, vous avez donc obtenu deux distinctions à ce concours ?
Oui, c’est ça. Je suis lauréate du concours et j’ai obtenu le grand prix de l’hébergement par la moyenne globale de chaque épreuve. Le premier prix hébergement signifie que j’ai eu la meilleure note en hébergement.
Vous avez été préparée par votre enseignant M. Vogelsperger. Comment s’est passé la préparation ?
Cela a commencé au mois d’octobre avec une présélection. J’avais une fiche technique de cocktail à réaliser et un document de présentation de l’hôtel Royal Picardy. Il n’existe plus aujourd’hui, mais il fallait quand même le présenter. M. Vogelsperger vérifiait et me donnait des conseils pour améliorer cette présentation. Pour le cocktail, je me suis tournée vers Mme Leroy, l’une des professeures de bar, et pour essayer de sortir du lot, nous avons choisis des alcools rares. Nous avons réalisé quelques essais pour trouver la formule que je présenterai au concours.
J’ai envoyé mon dossier et début décembre, j’ai reçu la réponse de ma sélection. A partir de ce moment là, nous avons commencé la préparation de toutes les épreuves. Nous avons reçu le document du concours, indiquant certains détails comme le plateau de fromages, les alcools ainsi que l’emploi du temps des épreuves. Ensuite, la « vraie » préparation a commencé. C’était compliqué parce que, par exemple, pour l’épreuve lié au fromage (un accord fromages et bière), il fallait trouver des bières, très artisanales, du nord qu’on ne trouvent pas ici. Ça a été compliqué d’en trouver, on a dû passer plusieurs appels. Mais au final, nous avons réussi !
En ce qui concerne les autres épreuves, j’ai eu l’aide de mes professeurs. Par exemple, pour l’hébergement, M. Martin. On a pu effectuer des entraînements au lycée. Pour le bar, j’ai pu m’entraîner avec Mme Leroy pour m’habituer au mouvement et pouvoir parler en même temps au jury. Ça a pris du temps, mais au final, mes efforts ont payé pour le concours.
Formidable, donc vous avez eu une belle préparation !
Oui et intense, puisque ça prend quand même du temps à côté des cours. Sachant qu’on avait, par exemple, un Bac blanc de philosophie. Il faut savoir faire les deux. On avait d’autres projets aussi, comme on est en Terminale, on a beaucoup de devoirs, mais ça s’est bien passé, et ça m’entraîne aussi pour le bac. Cela m’a rassuré pour passer devant des jurys qui sont habitués, et finalement c’est très agréable. Au bac blanc, j’ai été beaucoup plus à l’aise qu’avant. Ce fut très utile.
Comment s’est passé le concours ?
C’était le mardi au Touquet, je suis donc partie le lundi matin et nous sommes arrivés le lundi soir. Nous avons rencontré les autres candidats ainsi que les autres professeurs accompagnateurs. Quelques jurys étaients déjà arrivés. On s’est installé chacun dans notre chambre dans le lycée et on a mangé tous ensemble avec une table communes entre candidats. Donc là, c’est une ambiance. Je m’attendais à pire mais c’était très détendu malgré le stress. On a pu rencontrer tout le monde et des personnes qui sont de la même filière. C’était agréable d’échanger avec des élèves de STHR.
Le lendemain matin, ça a commencé très tôt et là, par contre, plus personne ne parlait. Ce n’était plus du tout la même ambiance. J’étais très stressée. À six heures, on devait prendre notre petit-déjeuner et après, ça a commencé. On avait un emploi du temps précis. Franchement, c’était super, c’était très bien organisé. Les organisateurs étaient à notre écoute, si on avait des questions, et on avait un élève de terminale STHR du lycée du Touquet qui nous guidait tout au long de la journée pour aller dans les différents ateliers.
On avait, par exemple, dix minutes de battement pour aller à l’autre salle. On a réalisé toutes les épreuves et à midi, on a mangé ensemble. Ensuite, on avait le service de deux heures, avec une table de quatre. On a découvert le menu cinq minutes avant que les clients n’arrivent. C’était un peu comme dans un vrai restaurant, finalement, une vraie immersion professionnelle. Par contre, on ne connaît pas les locaux. Heureusement, on avait un commis avec nous. Parce que, déjà le concours est stressant alors ça nous a beaucoup aidé. Ça s’est très bien passé, d’ailleurs. Une fois que ce service était terminé, on a eu une pause, pour relâcher la pression. Ça nous a fait du bien. On a pu aller prendre l’air, parce que depuis six heures du matin, on était tous enfermés dans le lycée.
Comment sont les jurys ?
Les jurys sont très attentionnés. On pourrait penser qu’ils en attendent beaucoup, comme ce sont des MOF (Meilleurs Ouvriers de France). Quand on voit la collerette bleu-blanc-rouge, on se dit : ils vont être sévères. Et non, ils étaient très abordables. On peut discuter avec eux, rigoler, franchement, ça se passe super bien. Avec bienveillance. Même pendant le service, ils donnent des conseils. On a deux jurys assignés et celui qui me regardait le plus, c’était un MOF donc j’ai eu super peur, mais au final, il m’a même donné des conseils. Il était très attentionné. Très agréable. Ça rassure beaucoup. C’est vraiment très gentil de leur part.
Comment s’est passé la remise des prix ?
Il y a eu un toast, ils ont fait un discours et, par contre, la tension est montée. On était tous alignés et on attendait. Ils commencent toujours les annonces par le dernier, donc on espère ne pas entendre son nom en premier. Comme ça, on se dit : « bon, peut-être que je peux aller jusqu’à la troisième place, peut-être jusqu’à la deuxième ». Petit à petit. Au final, quand ils appellent les deux premières, je ne savais pas encore si j’étais première ou deuxième. Et devant tout le monde, ils ont annoncé qui était la deuxième, puis la première, et là, c’était clairement un choc ! Je n’ai pas réalisé sur le moment !
A quoi pensiez-vous ?
J’ai fait plein de scénarios : Il a réussi ça, moi j’ai pas réussi. Et comme c’est une moyenne de tout et qu’on ne connais pas nos notes, c’est difficile de se dire que c’est bon. Je m’attendais pas du tout à ça.
Je pense qu’on a peut-être pas les mêmes attentes aussi avec les autres candidats. On n’est pas habitués à la même rigueur. Par exemple, pour l’hébergement. Je pensais avoir totalement raté. J’attendais beaucoup de cette épreuve. Comme c’est dans ce domaine que je souhaite me lancer plus tard. Et au final, j’ai eu le premier prix hébergement ! Il ne faut pas se fier à ce que disent les autres dans les couloirs. Il faut rester concentré.
C’est ce conseil que vous donneriez à un élève qui passe un concours pour la première fois ?
Oui, il faut bien faire attention à rester concentré pendant tout le long du concours, et ça, c’est le plus difficile.
C’est très dur, on a envie de se détendre, mais il faut rester dans sa bulle et se concentrer sur son travail et pas celui des autres. Ça joue beaucoup, car on ne se voyait pas pendant les épreuves mais comme on se croisait pendant les dix minutes d’intervalle, on pouvait se dire comment ça s’était passé. Rapidement, bien sûr, parce qu’on a envie de savoir aussi comment ça s’est passé pour les autres car ça reste un concours quand même. Il ne faut pas être trop dans la compétition non plus. Il faut trouver le juste milieu, et ça, c’est très important, c’est l’essentiel pour moi.
Et prendre du plaisir malgré le stress. Première épreuve, j’étais tellement stressée, mais les jurys l’ont remarqué et ils m’ont dit : « détendez-vous, ça ira ». Et ils avaient raison au final. Pour l’hébergement, j’ai réussi à me détendre. Même si, à la fin, j’ai cru que j’avais raté et finalement ça a joué.
C’est normal d’être stressé, vous êtes en formation, et c’est peut-être une bonne chose de ne pas être trop sûr de soi ?
Non, je ne pense pas que les jurys apprécient qu’on soit trop sûr de soi. Il faut se dire « j’ai droit a l’erreur aussi et ça arrive, mais par contre, il faut que je rebondisse derrière« . C’était assez difficile car on avait sept épreuves en tout, ce qui est assez conséquent dans une journée. Quand on en rate une, il faut essayer de rebondir après.
Est-ce que vous pensez que l’accompagnement à Sainte-Anne vous a apporté un plus ? Est-ce que cela vous a permis d’avoir plus confiance en vous ?
Oui, le fait d’être entouré de ses professeurs qui vous ont accompagné tout au long de la préparation est rassurant. Je pense qu’ils m’ont bien préparé. Et avoir l’avis de différents professeurs, ça change beaucoup. Ça ouvre aussi notre esprit pour se dire: « ok, je ne vais pas me fier à une seule personne ». Cela me permet d’avoir un avis beaucoup plus global pour que cela se voit aussi dans ma prestation, tout en gardant notre touche personnelle. Ça m’a beaucoup aidé a affronter l’oral car à Sainte-Anne, et particulièrement en classe de Bac Technologique, on ait beaucoup d’oraux. Cela me permet d’être à l’aise devant une classe. C’est essentiel. À force, on s’habitue et c’est naturel pour nous.
Est-ce que vous aimeriez repasser un concours ?
Oui, même si la préparation demande beaucoup de travail personnel. Je ne m’attendais pas à autant, je pense. Par contre, quand on a réussi le concours, là, on oublie vite la préparation et finalement on a envie de recommencer !
Oui, au-delà de la gloire que ça peut apporter, ce concours est aussi une expérience personnelle ?
Ah oui, c’est formidable. On fait des rencontres ! Avec les autres candidats, on est toujours en contact aujourd’hui, et c’est super. Je pense qu’on va se voir évoluer aussi. Et c’est très intéressant.
À la fin, après les remises des prix, pendant le toast, on peut discuter avec les jurys et ils nous font des commentaires sur notre prestation aussi. C’est vraiment super intéressant d’avoir des conseils de professionnels et de personnes qui sont habitués à ce genre d’épreuve. C’est enrichissant et en plus des MOF et des professeurs, il y a aussi des personnes du monde professionnel. Par exemple, pour l’hébergement, une cheffe de réception d’un palace parisien m’a donné des conseils pour continuer dans ce domaine et c’est hyper enrichissant.
Les rencontres pendant les concours, c’est magnifique !
Plus d’informations sur le trophée Royal Picardy ici :